Chroniques des 40 Jours pour la Vie — « Monsieur, continuez ce que vous faites »
Par Augustin Hamilton de Campagne Québec-Vie
Les 40 Jours pour la Vie ont recommencé cet automne. 40 jours de prière et de plaidoyer publics pour la protection de l’enfant à naître. Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur des 40 Jours à Sherbrooke a écrit un rapport sur les premiers jours de l’événement, dont voici quelques extraits.
Jour 8, mercredi 4 octobre 2023 — Aide aux femmes enceintes :
Les femmes enceintes ont été le thème principal de la vigile d’aujourd’hui. À quatre occasions.
Martin, ingénieur d’une trentaine d’années, a raconté l’histoire de son ex-petite amie, médecin généraliste, qui avait rencontré un couple ayant un bébé, venu la consulter pour obtenir un avortement. La généraliste pro-vie montra au couple l’échographie de l’enfant. La mère regardait avec intérêt, mais pas le père, qui pitonnait sur son téléphone portable, écoutant à peine.
Soutien à la grossesse : Une heure après le départ de Martin, j’ai reçu un appel des Sœurs de la Vie, SV, concernant l’aide à une jeune femme enceinte. Appelant de Toronto, Sr Claudia demandait à la fois un centre de soins pour la grossesse et une personne de référence pour la femme. J’ai suggéré Esperanza et le centre Options de Châteauguay. Sœur Claudia et Esperanza ont pris contact, mais son appel téléphonique à Options a laissé la sœur déçue parce que le message enregistré renvoie les personnes qui pensent à l’avortement vers le CLSC local.
Une femme anonyme, très émotive, m’a interpellé. Elle m’a demandé si j’adopterais un enfant non désiré. J’ai mentionné ce que le Dr Ferrier m’avait dit au sujet du nombre de couples canadiens stériles, mais mon interlocutrice n’a pas semblé satisfaite et a répété sa question. Une femme qui passait par là a renchéri sur son mécontentement.
Le jeune Krishna, 16 ans, s’est arrêté pour discuter, me demandant ce que je faisais. J’ai parlé de la vigile et du centre d’avortement local. Il m’a dit que sa sœur était enceinte et qu’elle envisageait d’avorter. Je lui ai donné ma carte pour qu’il puisse la lui remettre.
Jour 9, jeudi 5 octobre 2023 — Trognon de pomme :
Deux jeunes hommes circulaient en direction du nord, le passager lança un trognon de pomme dans ma direction sans me toucher. J’ai pris deux photos du trognon à son emplacement et je les ai envoyées par message texte avec une note à l’agente K.L. de la SQ...
Une voiture de patrouille de la SQ stationnée au rond-point de l’hôpital surveille l’emplacement de la vigile.
Environ sept enfants en promenade de garderie sont passés par ici, se sont approchés et ont posé des questions, puis ont été emmenés ailleurs par leur moniteur.
Jour 11, samedi 7 octobre 2023 — Encouragement :
Une pancarte des 40 Jours pour la Vie en espagnol indiquant « Priez pour la fin de l’avortement » a suscité une réaction. Un père de famille de trois enfants a fait un signe d’approbation du pouce en passant.
Un homme d’origine indienne s’est arrêté pour poser des questions sur le centre d’avortement et est reparti en me donnant une tape sur l’épaule.
Mathieu, grand jeune homme de 35 ans s’est arrêté et nous eûmes un échange intéressant de 5 à 10 minutes. Il portait une veste traditionnelle chinoise et m’a dit qu’il se souvenait m’avoir vu l’an passé.
Un bonhomme louche :
Un jeune homme de 30 ans, petit, émacié, semblait surveiller l’emplacement de la vigile, faisant plusieurs passages et me photographiant de dos. Premier passage, il est passé à côté de moi et est entré dans l’hôpital ; deuxième passage, en quittant l’hôpital, il est passé à côté de moi, s’arrêtant derrière pour prendre une photo et revenant sur ses pas à côté de moi, marchant vers l’hôpital ; troisième passage, il est apparu de derrière les buissons immédiatement sur ma gauche et a continué à descendre la colline.
Jour 12, dimanche 8 octobre 2023 — Encore un objet lancé :
Lucie, 65 ans, en promenade matinale, s’est arrêtée et a bavardé avec moi pendant vingt-cinq bonnes minutes, si ce n’est plus. Nous avons partagé de nombreuses inquiétudes sur la désagrégation de notre société et parlé de la façon d’aider les autres. Elle m’a félicité pour mon travail en faveur de la vie.
Une canette de San Peregrino est lancée par un automobiliste et heurte l’une des filles d’une famille qui venait d’arriver et qui discutait avec Sylvain, sur place pour les accueillir lorsque l’incident s’est produit. La fille a une petite ecchymose et ne semble pas trop incommodée par l’incident, dit le père par téléphone le soir même. Elle pense qu’il s’agissait d’un pick-up.
Jour 13, lundi 9 octobre 2023 — Au passage :
Une femme anonyme en voiture, s’est arrêtée, avec son chien sur la banquette arrière pour affirmer sa présence et partager le point de vue féminin sur la grossesse.
Jour 14, mardi 10 octobre 2023 — Une femme enceinte sans-abri :
Charlotte appelle de la vigile de Montréal ; elle a rencontré A., 32 ans, sans-abri et enceinte. J’ai suggéré d’offrir notre carte de soutien à la grossesse.
Femme de 40 ans, cherche à comprendre ma présence dans la rue.
« Monsieur, continuez ce que vous faites » :
Une femme dans la cinquantaine, à pied, crie « Pas d’utérus. Pas d’opinion », sans s’arrêter. À proximité se tient un long adolescent de 15 ans sur son vélo qui s’approche et me demande ce qu’a dit la femme. Je répète la phrase et il répond : « Je suis le résultat d’un viol. Je suis content de vivre. Monsieur, continuez ce que vous faites. » Il s'en va rapidement.
Un chauffeur s’arrête devant moi et dit « Arrêter d’embêter les filles » et repart.
Jour 15, mercredi 11 octobre 2023 — Tout le monde ne sait pas que les avortements tardifs sont pratiqués au Canada :
Jean-Sébastien, dans la trentaine, sensible au sort des femmes dans des conditions de vie difficiles ; il est croyant ;
Deux jeunes filles dans la quinzaine sont venues me parler pour comprendre mon point de vue ; je leur ai parlé de la vie débutant à la fécondation, utilisé l’argument des droits de l’homme, et mentionné la décision Morgentaler (elles n’étaient pas au courant des avortements tardifs.) Elles croyaient que le bébé ne devenait un être humain qu’au moment de sa sortie.
Une conductrice dans la soixantaine, prise dans l’embouteillage de l’heure de pointe, m’a crié de m’occuper de mes affaires, j’ai répondu à quelques-unes de ses objections.
Chroniques des 40 Jours pour la Vie de l’automne 2022 ― Jour 25 : « Son cœur bat déjà à trois semaines »
Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie, est l’organisateur de la Vigile des 40 Jours pour la Vie à Montréal et à Sherbrooke, ci-dessous un extrait de son rapport de la Vigile de Sherbrooke.
Échange que j’ai eu avec un homme occidental d’environ 60 ans juste avant la fin de mon service :
— L’homme : « Quelle est votre cause ? »
B. : « Je prie pour la fin de l’avortement. »
— L’homme : « Et dans le cas d’un viol ? »
B. : « L’enfant est déjà là. »
— L’homme : « Ce n’est qu’un déchet. »
B. : « Son cœur bat déjà à trois semaines. »
— L’homme : « Ce n’est qu’un déchet. » Et il s’en va.
La Vigile 365 — une continuation des 40 Jours pour la Vie
40 Jours pour la Vie à Montréal, au printemps 2022.
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur de la Vigile 365 à Montréal — Photo :
Reprise de la Vigile 365
Lundi 11 avril — Dimanche 17 avril 2022
Heureux lundi de Pâques
La vigile de prière des 40 jours pour la vie pour la fin de l’avortement s’est terminée il y a une semaine, nous reprenons donc notre présence réduite mais quotidienne sur le trottoir public — c’est-à-dire, la Vigile 365.
Au cours de la semaine écoulée, quelques fidèles ont courageusement affronté divers éléments — la poussière tourbillonnante, le bruit de deux chantiers de construction en bordure de la zone de vigile, et les opposants à la culture de la vie. Merci à tous ceux* qui m’ont rejoint sur les lignes de front.
Malgré notre présence réduite, de 7 h 30 à 9 h, nous continuons à susciter des interactions avec les piétons. La semaine dernière, j’ai été abordé à deux reprises par deux femmes post-avortement, avec des dispositions totalement différentes l’une de l’autre.
L’un des échanges a été très bref. La dame, d’une trentaine d’années, est partie presque aussi vite qu’elle était arrivée. Lors de son bref arrêt, elle a plongé dans le vif du sujet : « Dieu me pardonne-t-il les deux avortements que j’ai eus ? » a-t-elle demandé. J’ai eu juste le temps de dire quelque chose sur la miséricorde de Dieu avant qu’elle ne parte. Je pense avoir donné la bonne réponse, car dans le ton de sa voix, dans son attitude à mon égard, j’ai perçu de la contrition, de la douleur, du regret.
Le deuxième échange, plus prolongé, a eu lieu avec une femme d’un tempérament différent. La quarantaine bien entamée, elle ne manifestait aucun remords en parlant des trois avortements qu’elle avait eus. Bien au contraire, elle les justifiait par le fait qu’elle n’aurait pas été en mesure de leur offrir la qualité de vie qu’elle avait envisagée.
Quelques minutes après l’échange, j’ai alors été témoin de la miséricorde de Dieu opérant sur cette femme. Dans sa munificence, il avait envoyé à cette femme un autre témoin. Il s’agit de Tatien, un homme d’une trentaine d’années qui me salue occasionnellement sur son trajet quotidien. Il s’est arrêté et a échangé avec elle, partageant le message pro-vie.
Je prie pour que l’ouverture de cette femme, d’abord à mes paroles, puis à celles de Tatien, réveille en elle l’appel de Dieu, comme il a rappelé le fils prodigue à la maison dans l’étreinte chaleureuse de son père.
Intention de prière — Des nouvelles de Symphorien. Le petit bonhomme reste en soins intensifs et vos prières et sacrifices, y compris le jeûne, sont toujours demandés. Le contact de ma famille m’a envoyé un message mercredi dernier :
Brian, merci beaucoup pour tes prières et celles du groupe. La mère voulait aussi que je partage ses nouvelles :
Oui, pas plus tard qu’hier (mardi), j’ai pu parler avec le chirurgien. Le cœur de Symphorien fonctionne à pleine capacité et l’opération est un succès selon les médecins. La blessure prend plus de temps à guérir à cause de la trisomie 21. De plus, la paroi entre les ventricules est faible et cela serait dû à l’opération. Un stimulateur cardiaque n’est pas nécessaire. Vous pouvez transmettre ce message aux groupes de prière ainsi que les détails de l’opération. Maintenant, nous devons continuer à prier pour une guérison et un rétablissement complets de la blessure.
Historique : Symphorien est né en février dernier. Dans les bulletins précédents, j’ai rapporté que les parents de l’enfant ont subi des pressions pour avorter. Avec l’encouragement de leurs amis, ils ont tenu bon et Symphorien a vu le jour à la mi-février. Pour des raisons de santé, il n’a pas encore quitté l’hôpital. Formons un pare-feu de prière autour de Symphorien, de sa famille et du personnel médical, afin que ce jeune homme puisse grandir et réaliser le plan providentiel que Dieu a prévu pour lui.
*Les noms peuvent avoir été modifiés ou retirés pour assurer la vie privée des gens mentionnés dans cet article, ou autres raisons. — A. H.
Vigile 365 — discussions et témoignage sur l’avortement
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur de la Vigile 365 à Montréal — Photo (couleurs modifiées) : Beth Macdonald/Unsplash
Extrait du rapport de Brian Jenkins du vendredi 23 juillet 2021 sur la Vigile 365, au coin de Berri et Sainte-Catherine à Montréal :
Deux étudiantes étrangères chinoises. J’ai d’abord remarqué les deux dames qui gloussaient à haute voix de l’autre côté de la rue Berri. Sans trop y penser, j’ai été surpris de les voir couvrir les quelques mètres qui nous séparaient et s’approcher de moi. C’est alors qu’a commencé une conversation de quinze à vingt minutes. On m’a d’abord demandé ce que je faisais. J’ai essayé d’expliquer du mieux que j’ai pu la présence du centre d’avortement et mon opposition à celui-ci, mais les deux étudiantes n’ont pas compris le mot « avortement » jusqu’à ce que l’une d’elles sorte son traducteur. À leur grande surprise, j’ai expliqué combien la pratique de l’avortement était permissive au Canada.
La conversation s’est ensuite poursuivie sur des bases familières [d’argumentation pro-avortement], à savoir que les avortements devraient être autorisés en cas de viol ou dans les circonstances de pauvreté. Sur le premier point [en opposition], j’ai parlé du caractère sacré de la vie, mais cela n’a pas semblé gagner de points. J’ai attiré un peu de sympathie de leur part lorsque j’ai mentionné qu’un couple sur cinq au Canada est infertile — selon le Dr Ferrier. Pour le deuxième point, j’ai essayé de montrer ce qui est le plus important — la vie d’un enfant à naître ou le fait d’être suffisamment mature pour élever un enfant. Il y a eu une pause chez les deux dames. Je ne pouvais que prier pour que la distinction soit comprise.
De l’homme-sandwich à pieds à la publicité pro-vie à vélo.
En rentrant chez moi à vélo, je portais sur mon dos une pancarte représentant une jeune mère serrant tendrement un enfant en bas âge sur son sein, avec l’inscription « Choisissez la vie ». Arrêtée à un feu rouge à l’est de l’hôpital Notre-Dame sur la rue Sherbrooke, j’ai entendu un jeune homme crier pour attirer mon attention. Je me suis rangé sur le trottoir pour en savoir plus. Barbu avec un nez fort, vêtu d’une chemise d’hôpital vert pâle, il s’est excusé de m’interrompre et de prendre mon temps. Je l’ai mis à l’aise et il a commencé à raconter son histoire. À 27 ans, il y a neuf ans, sa petite amie de l’époque était devenue enceinte et avait exprimé le souhait d’avorter. Ne sachant pas trop de quoi il en retournait, il a accepté. Quelque temps plus tard, des sentiments de culpabilité sont apparus et ont persisté. Il a consulté un psychologue pour l’aider à gérer ces sentiments. Il a également rencontré un prêtre qui l’a aidé à trouver le réconfort dans le Dieu qui pardonne. Bien que baptisé catholique romain, il n’a jamais pratiqué la foi.
Par la suite, un incident s’est produit qui l’a marqué jusqu’à ce jour. Alors que ses sentiments persistaient, il retrouve des amis musiciens pour une séance de jamming au cours de laquelle il reçoit un message texte. Quittant ses camarades, il se dirige vers le couloir pour lire le message et, à sa grande surprise, il voit les mots « Agneau de Dieu ». Il a compris qu’il s’agissait d’un titre de Jésus-Christ et que le message était une façon pour Dieu de lui pardonner.
Bien qu’il ne soit pas totalement revenu à la foi, il se considère aujourd’hui comme un chrétien, une position bien différente de celle qu’il tenait y a quelques années.
Chroniques des 40 Jours pour la Vie, automne 2020 ― Jour 27
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur des 40 Jours pour la Vie à Montréal ― Photo : Pikist
Jour 27
Dans l’ensemble, surtout une journée de prière en raison de la pluie continue. Pourtant, des choses intéressantes...
JMJ
B
Résumé
Ce n’est pas bon signe quand l’avorteuse arrive en avance. Aujourd’hui, vers 7 h 40, roulant sur une Bixi, comme elle le fait souvent, elle passa à vélo devant le lieu de la Vigile. Normalement, elle arrive vers 9 h 00. Je me doutais bien que la journée allait être chargée. La première cliente (présumée) arriva à 8 h 05 et au cours des heures suivantes, entre cinq et dix dames entrèrent. Vers midi, une deuxième vague, bien que plus petite, se présenta également.
Pour ceux d’entre vous qui ne connaissent pas la prière d’adoption spirituelle de Mgr Sheen, la voici :
Jésus, Marie et Joseph, je vous aime beaucoup, je vous supplie d’épargner la vie de l’enfant à naître que j’ai adopté spirituellement et qui est en danger d’être avorté.
Lundi 19 octobre 2020
La croix : présente — premier miracle (deuxième mystère lumineux)
Temps et températures : la pluie commença à tomber vers 11 h 00 et continua jusqu’environ 18 h00.
Participants : 6*
Heures : 7 h 00 à 19 h 00
Visiteurs : 13*
Prières : Saintes Plaies, chapelet des Sept Douleurs, chapelet par téléphone (Légion de Marie), chapelet (avec l’Abbé St-Onge*), chapelet de la divine miséricorde au téléphone (avec Sigebaud*), chapelet (avec Sibylline* et Rozenn*), chapelet de l’Enfant Jésus, chemin de croix
Cliniques : ouvertes et affairées, l’avorteuse est arrivée à 7 h 40.
Grâces collatérales : un ancien — il me demanda si je pouvais acheter un journal pour lui, car il est physiquement handicapé. J’acceptai. Au retour de la course, nous parlâmes de l’état de l’église, il était découragé par ses dirigeants. Il s’identifia comme un ancien journaliste.
Trublions : une femme d’environ 22 ans cracha.
Sous-culture : Très active ; Sigolin* importuna Salvia*.
*Noms modifiés ou retirés pour assurer la vie privée des gens mentionnés dans cet article, ou autres raisons. — A. H.
Chroniques des 40 Jours pour la Vie, automne 2020 ― Jour 10 : histoires d’avortement
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur des 40 Jours pour la Vie à Montréal ― Photo : Depositphotos
Jour 10 — vendredi 2 octobre 2020 — Quelques témoignages
Résumé
Le premier témoignage eut lieu pendant la pause, alors que je parlais avec Sacha* l’itinérant et que je tenais une pancarte pro-vie. Sérapion* s’approcha pour en savoir davantage sur la pancarte. Après que je lui eus brièvement expliqué ce en quoi cela consistait, il me dit que sa fille fêterait ses six ans la semaine prochaine, une fille que lui et sa femme avaient tenté d’avorter, entreprise dans laquelle ils avaient échoué. Malgré leurs efforts, elle avait survécu et c’est sa joie aujourd’hui.
Le second survint alors pendant que je visitais la chapelle. Au moment où je partais, une femme âgée d’environ 75 ans qui m’avait vue sur le lieu de la Vigile parla de sa propre expérience de l’avortement pendant une jeunesse « malavisée », comme elle me l’expliqua. Elle s’était depuis convertie à la foi et regrettait sa ou ses décisions encore aujourd’hui.
Nota bene : Vers 16 heures, je reçus la visite de deux agents de sécurité de l’UQAM, séparément. Le premier m’aborda pour m’indiquer que je n’étais pas autorisé à me tenir sur la propriété de l’université ; aucune raison ne fut donnée. Il eut ensuite le culot de me suggérer de traverser la rue pour me rendre sur le côté est de la rue Berri. Comme je protestais, il me dit alors qu’un officier supérieur était en route et que je devais déménager le plus vite possible. L’agent de sécurité supérieur arriva effectivement — M. Légaré*. Il insista lui aussi pour que je ne me trouvasse pas sur la propriété de l’UQAM. Je demandai où se trouvait sur le trottoir la ligne de démarcation le sol public, libre de passage, et celui de l’école, sans obtenir de réponse claire. Il me dit, en guise de réponse, qu’il trouverait les plans pour me les montrer lundi prochain.
Temps et températures
La plupart du temps très humide et couvert, avec une éclaircie de 60 minutes pendant la dernière heure.
Participants
Septime*, Séraphin*, Salaberge*, Serge*, Abbé Tremblay*
Read moreChroniques des 40 Jours pour la Vie, automne 2020 ― Jour 2 : Journée de prière
Pèlerinage pour la Vie du 19 septembre 2020 à Montréal.
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur des 40 Jours pour la Vie à Montréal
Journée de prière
Résumé
Jeudi, 24 septembre 2020
Temps et températures
Températures douces (autour de 20 °C) ; ciel couvert avec le soleil apparaissant de temps à autre ; pluie vers 10 h, parfois forte, pendant 20 minutes.
Participants
Sabin*, Rufin* ; Sadoc*, Saëns*, Rodène*, Rita*, l’Abbé Rioux*
Heures de la Vigile
6 h 30 à 18 h 45
Mendiants
Rudolf*, Salvian*
Prières
Neuvaine et chapelet de saint Michel ; les Saintes Plaies ; les Sept Douleurs ; le chapelet de l’Enfant Jésus ; un second chapelet ; le Chemin de Croix
Cliniques
Ouvertes — peu de gens sont entrés ; discussion avec un père de six enfants
Grâces collatérales
Avec Rodène* et Sadoc*, nous parlâmes à une femme dans la soixantaine qui était venue et qui s’adressa principalement à Rodène ; avec le Père Rioux, la soixantenaire s’arrêta pour poser des questions sur notre foi, disant que nous étions courageux ; trois membres de la Légion de Marie ont visité la Place ; le membre (Sancho*) d’une église évangélique m’a prêché le baptême en immersion totale.
La plus grande partie de la journée fut tranquille avec beaucoup de temps consacré à la prière. La circulation des piétons et des véhicules motorisés semblait plus calme que cela ne l’est généralement.
Il y eut un moment intense au début de la journée avec un père de six enfants. Sa partenaire et lui avaient une famille « reconstituée » — trois enfants étaient de lui, et trois d’elle. Elle allait avorter des jumeaux. L’homme s’est garé près de DaGiovanni, sur le côté sud de Sainte-Catherine. Il baissa sa fenêtre pour me parler et nous causâmes ensemble. Je lui posai des questions de base sur la famille — l’âge des enfants... Quand on lui eut demandé le pourquoi, il répondit que la femme sentait que six enfants, c’était déjà assez difficile comme cela. J’offris mon soutien, lui donnant des exemples vécus. Il lui envoya un message texte et discuta avec elle de notre offre. Quand je n’eus plus rien à dire, je m’agenouillai pour prier. Il s’en alla.
*Noms modifiés pour assurer la vie privée des gens mentionnés dans cet article, ou autres raisons. — A. H.
Vigile 365 — Sur le chemin menant à l’avortoir
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur de la Vigile 365 à Montréal — Photo : Pxfuel
Le mardi 25 août 2020 – Une matinée touchante
Température humide et chaude. De temps à autre les couples qui viennent aux cliniques d’avortement arrivent avant l’heure d’ouverture et doivent attendre sur le trottoir avant de poursuivre leur rendez-vous. Ce fut le cas ce matin. J’aperçus un jeune couple, début vingtaine, arriver et attendre devant l’immeuble. Cependant au lieu de rester là, comme beaucoup le font, ils décidèrent de prendre une marche. Leur parcours les amena à mes côtés, me permettant de les interpeller. « Connaissez-vous quelqu’une qui est enceinte ? » leur demandai-je en offrant un dépliant indiquant des moyens d’aide. La dame répliqua en larme qu’elle l’était. Mon dépliant toujours en main ne fut pas accepté. L’homme plutôt stoïque, impassible, m’ignora et n’interrompit point sa marche, la dame le suivait. Ils allèrent s’asseoir à l’ombre de la chapelle.
À ce moment deux « anges » arrivèrent — deux jeunes demoiselles. Elles s’arrêtèrent et me félicitèrent pour ma présence par de jolis sourires. L’une d’elles remarqua la Médaille miraculeuse que je porte au cou et exprima son accord. Puis, je sollicitai leur prière pour le jeune couple, leur décrivant les circonstances. Elles acceptèrent et, après un Pater et un Ave, continuèrent leur route. Quant au couple, après un délai, il reprit son chemin qui se termina à la clinique Morgentaler ou les deux se séparèrent, elle rentrant et lui demeurant sur le trottoir. Que le Seigneur envoie ses saints anges pour ces jeunes gens, afin qu’ils viennent à comprendre la grandeur et le miracle de la vie, pour en venir à la protéger.
JMJ
B
Chroniques des 40 Jours pour la Vie du carême 2020 — Jours 30 à 32
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur de la vigile des 40 Jours pour la Vie à Montréal — Photo (rognée) : ohurstov/Pixabay
Jour 29
Chers amis,
Ces derniers jours, j’ai expliqué comment la pandémie m’a permis d’évaluer plus clairement les personnes qui se rendent dans les deux centres locaux d’avortement et de leur transmettre éventuellement le message pro-vie. Ce jour, j’ai pu parler pour la seconde fois à l’une de ces personnes.
Comme hier, j’ai pu parler avec un père. Il avait accompagné sa petite amie dans le centre, mais n’avait pas été autorisé à y rester. Revenant sur ses pas, il vint à quelques pieds de moi. Je lui communiquai alors le message pro-vie et lui parlai des conséquences de l’avortement sur la femme. Il m’expliqua que lui et sa petite amie étaient tous deux des étudiants venus de l’Inde à Montréal. Leurs parents trouveraient inacceptable de savoir qu’ils avaient eu ensemble un enfant. L’offre de l’aider que je lui fis, ainsi que la réplique d’un fœtus de 10 semaines que je lui montrai, ne toucha pas son cœur. Il me répondit plutôt que le fœtus n’avait qu’une semaine et demie, ce qui est un mensonge puisque les avortements chirurgicaux ne commencent qu’à 8 semaines.
Demande de prière : Pas d’autres nouvelles de Sean. Il reste dans nos prières, espérant qu’il puisse voyager en toute sécurité dans les Maritimes et retrouver sa mère.
Couverture horaire : couverture complète de douze heures de la vigile extérieure.
Participants (visites : 11 aujourd’hui, pour un total de 333 depuis le début de la vigile) : Othon*, une dame de Desjardins, Otmar*, Ouen*, Outrille* Ovide* (deux fois), Odon*, Olga*, Pacifique*, Pacôme*
Jour 31
Chers amis,
Montréal est devenue une ville fantôme, mais autour du lieu de la vigile, il se passe beaucoup de choses.
Les deux centres d’avortement sont opérationnels. Ce jour-là, j’ai estimé qu’entre 16 et 19 femmes y sont entrées. J’ai essayé de leur parler et j’ai réussi à trois reprises. D’abord, une femme, l’accompagnatrice d’une femme qui avait un avortement programmé, a croisé mon chemin et me fit savoir que l’enfant à naître était déjà mort. Un jeune homme, complice [de l’avortement], m’ignora alors que j’essayais de lui parler, tout comme un couple qui accompagnait une autre jeune femme.
Heureusement, j’ai pu donner deux chapelets à une femme post-avortement et à son complice. Enfin, je crois avoir vu l’avorteuse d’un des deux établissements, accompagnée de son mari chauffeur. Je saluai le chauffeur à son passage.
Une parabole — Il y avait deux villes. Toutes deux étaient infestées par le coronavirus. La première pensait avoir la solution. Le maire demanda à tout le monde de rester à la maison, ce qui eut pour effet de paralyser l’économie. Et le virus ne s’arrêta pas. Dans la seconde ville, le maire avait une solution différente, demandant l’intercession de Dieu. La ville ne fit rien et ignora le maire, le virus se répandit.
La couverture horaire : couverture complète de douze heures de la vigile extérieure.
Participants (visites : 10 aujourd’hui, pour un total de 343 depuis le début de la vigile) : Palémon*, une employée de Desjardins, Pammaque*, Pamphile*, Pancrace*, Pantaléon*, Panthène*, Pasteur* et Pascal*, tous deux chevaliers de Colomb, et Odile*.
Jours 32 et 33
Chers amis,
Les deux centres d’avortement étant fermés pendant la fin de semaine, notre apostolat consiste principalement à porter la parole de vie aux hommes et aux femmes qui passent par le lieu de la vigile. Le dimanche soir, avant de partir, un chauffeur de bus s’est approché de moi, intrigué par mes vues sur divers sujets — trisomie 21, viol, et autres [par rapport à l’avortement]. Je lui ai parlé du message pro-vie ainsi que de la foi catholique. Louons Dieu pour ces moments ainsi que pour les simples moments où nous sommes présents et vus.
Vous trouverez ci-dessous mes résumés quotidiens.
Jour 32, samedi 28 mars 2020 - Village de tentes pavillons
À mon arrivée, j’ai eu la surprise de voir des tentes pavillons installées sur la place Émilie-Gamelin. Près de 20 pavillons rouges et blancs ont été soigneusement disposés sur l’espace ouvert, réservé pendant les mois d’été aux concerts et autres événements. Au cours de la journée, je compris que l’espace servait à subvenir aux besoins des sans-abri locaux, en leur offrant un abri, ainsi que du café et une viennoiserie (le matin), et un sac-repas vers midi. Des bouteilles d’eau étaient offertes à ces deux moments.
Prophétie — Paphnuce* a appelé pour annoncer qu’après une période de temps, il avait discerné que je devrais abandonner le site par la volonté divine. Dans l’heure qui a suivi, un accident se produisit — la croix que je porte est tombée, brisant la pièce transversale dans l’impact avec le sol. Heureusement, Paschase* avait du ruban adhésif transparent qui me permit de faire une réparation temporaire.
Couverture horaire : couverture complète de douze heures de la vigile extérieure.
Participants (visites : 17 aujourd’hui, pour un total de 360 depuis le début de la veillée) : Patrick*, Patient*, Ode* (aujourd’hui et hier), Patern*, Paulin*, Procope (Sorel)*, le chevalier de Colomb Paulien*, Philogone*, Paul*, Patrocle* et Pélage*, Pèlerin*, Odette*, Frère Pétronax*, Phanuel*, Olive*.
Jour 33, dimanche 29 mars 2020 — Journée de pluie
Pluie assez régulière du milieu de la matinée à la fin de la journée. Les vêtements ont tenu le coup pendant la majeure partie de la journée, mes pieds étant un peu détrempés quand je finis la journée.
Village de pavillons : La zone des sans-abri continue d’accueillir et de subvenir à leurs besoins au petit déjeuner et au dîner [canadiens, pas français]. Les voitures continuent d’être rares.
Couverture horaire : couverture complète de douze heures de la vigile extérieure.
Participants (visites : 5 aujourd’hui, pour un total de 365 depuis le début de la vigile) : Pépin*, Pétrone*, Philogone*, Philippe*, Philémon*.
La vigile extérieure se poursuit, un jour à la fois, jusqu’au dimanche 5 avril 2020, tous les jours de 7 h à 19 h, à l’angle des rues Sainte-Catherine Est et Berri, devant l’édifice de la station de métro Berri-UQAM.
*Noms modifiés pour assurer la vie privée des gens mentionnés dans cet article, ou autres raisons. — A. H.
Chroniques des 40 Jours pour la Vie du carême 2020 — Jour 29
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur de la vigile des 40 Jours pour la Vie à Montréal — Photo : AdobeStock
Chers amis,
Incroyable ! Je n’en crois pas mes yeux !
La pandémie a levé le voile sur l’activité des deux centres locaux d’avortement.
Les locataires des deux immeubles abritant les centres étant largement absents, on peut voir que ce sont surtout des femmes ou des couples qui entrent et sortent des bâtiments. Au début de la journée, une première vague est entrée entre 8 h et 9 h 30, puis une seconde entre midi et 13 h.
J’ai pu parler avec un père qui avait accompagné son épouse dans l’immeuble, mais qui a dû partir. Il avait garé son VUS sur la rue Sainte-Catherine et a accepté de me parler lorsque je l’ai abordé. Avec un cœur contrit, il m’a dit que la condition cardiaque de sa femme nécessitait l’avortement de ce troisième enfant pour préserver sa vie. Je crois en sa sincérité, mais je doute de la pertinence de sa déclaration.
Par ailleurs, malheureusement, le couple dont j’ai parlé hier était de retour aujourd’hui.
Commentaire entendu : Un employé de la STM, visiblement découragé, que je croisais me cria : « Où est Dieu dans tout ça ? » Ma conviction est que Dieu est omniprésent, présent notamment parmi ses enfants qui souffrent... dans les tranchées avec les soldats, parmi les lépreux, les pauvres, les petits, offrant Son réconfort.
Demande de prière : Sean reste dans nos prières. D’après ses derniers mots, il a passé la nuit à la Mission Old Brewery avant de prendre le bus pour les Maritimes jeudi. Ce jour-là, j’ai appris qu’un résident de l’OBM avait le virus. En raison de la proximité des locaux d’habitation là-bas, la santé de Sean et des autres résidents est en danger [si danger il y a].
Couverture horaire : horaire de douze heures de vigile couvert au complet. De 7 heures à 19 heures.
Participants (visites : 10 aujourd’hui, pour un total de 322 depuis le début de la veillée) : Omer*, Onuphre*, Optat*, Oreste*, Oscar*, Osée*, Osmond*, Frère Ostian*, Ombeline*, Oswald*.
La vigile extérieure se poursuit, un jour à la fois, jusqu’au dimanche 5 avril 2020, tous les jours de 7 h à 19 h, à l’angle des rues Sainte-Catherine Est et Berri, devant l’édifice de la station de métro Berri-UQAM.
*Noms modifiés pour assurer la vie privée des gens mentionnés dans cet article, ou autres raisons. — A. H.