La Vigile 365 — une continuation des 40 Jours pour la Vie
40 Jours pour la Vie à Montréal, au printemps 2022.
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur de la Vigile 365 à Montréal — Photo :
Reprise de la Vigile 365
Lundi 11 avril — Dimanche 17 avril 2022
Heureux lundi de Pâques
La vigile de prière des 40 jours pour la vie pour la fin de l’avortement s’est terminée il y a une semaine, nous reprenons donc notre présence réduite mais quotidienne sur le trottoir public — c’est-à-dire, la Vigile 365.
Au cours de la semaine écoulée, quelques fidèles ont courageusement affronté divers éléments — la poussière tourbillonnante, le bruit de deux chantiers de construction en bordure de la zone de vigile, et les opposants à la culture de la vie. Merci à tous ceux* qui m’ont rejoint sur les lignes de front.
Malgré notre présence réduite, de 7 h 30 à 9 h, nous continuons à susciter des interactions avec les piétons. La semaine dernière, j’ai été abordé à deux reprises par deux femmes post-avortement, avec des dispositions totalement différentes l’une de l’autre.
L’un des échanges a été très bref. La dame, d’une trentaine d’années, est partie presque aussi vite qu’elle était arrivée. Lors de son bref arrêt, elle a plongé dans le vif du sujet : « Dieu me pardonne-t-il les deux avortements que j’ai eus ? » a-t-elle demandé. J’ai eu juste le temps de dire quelque chose sur la miséricorde de Dieu avant qu’elle ne parte. Je pense avoir donné la bonne réponse, car dans le ton de sa voix, dans son attitude à mon égard, j’ai perçu de la contrition, de la douleur, du regret.
Le deuxième échange, plus prolongé, a eu lieu avec une femme d’un tempérament différent. La quarantaine bien entamée, elle ne manifestait aucun remords en parlant des trois avortements qu’elle avait eus. Bien au contraire, elle les justifiait par le fait qu’elle n’aurait pas été en mesure de leur offrir la qualité de vie qu’elle avait envisagée.
Quelques minutes après l’échange, j’ai alors été témoin de la miséricorde de Dieu opérant sur cette femme. Dans sa munificence, il avait envoyé à cette femme un autre témoin. Il s’agit de Tatien, un homme d’une trentaine d’années qui me salue occasionnellement sur son trajet quotidien. Il s’est arrêté et a échangé avec elle, partageant le message pro-vie.
Je prie pour que l’ouverture de cette femme, d’abord à mes paroles, puis à celles de Tatien, réveille en elle l’appel de Dieu, comme il a rappelé le fils prodigue à la maison dans l’étreinte chaleureuse de son père.
Intention de prière — Des nouvelles de Symphorien. Le petit bonhomme reste en soins intensifs et vos prières et sacrifices, y compris le jeûne, sont toujours demandés. Le contact de ma famille m’a envoyé un message mercredi dernier :
Brian, merci beaucoup pour tes prières et celles du groupe. La mère voulait aussi que je partage ses nouvelles :
Oui, pas plus tard qu’hier (mardi), j’ai pu parler avec le chirurgien. Le cœur de Symphorien fonctionne à pleine capacité et l’opération est un succès selon les médecins. La blessure prend plus de temps à guérir à cause de la trisomie 21. De plus, la paroi entre les ventricules est faible et cela serait dû à l’opération. Un stimulateur cardiaque n’est pas nécessaire. Vous pouvez transmettre ce message aux groupes de prière ainsi que les détails de l’opération. Maintenant, nous devons continuer à prier pour une guérison et un rétablissement complets de la blessure.
Historique : Symphorien est né en février dernier. Dans les bulletins précédents, j’ai rapporté que les parents de l’enfant ont subi des pressions pour avorter. Avec l’encouragement de leurs amis, ils ont tenu bon et Symphorien a vu le jour à la mi-février. Pour des raisons de santé, il n’a pas encore quitté l’hôpital. Formons un pare-feu de prière autour de Symphorien, de sa famille et du personnel médical, afin que ce jeune homme puisse grandir et réaliser le plan providentiel que Dieu a prévu pour lui.
*Les noms peuvent avoir été modifiés ou retirés pour assurer la vie privée des gens mentionnés dans cet article, ou autres raisons. — A. H.
Vigile 365 — gestes et commentaires désobligeants
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur de la Vigile 365 à Montréal — Photo : anyrgb
Extrait du rapport de Brian Jenkins du vendredi 2 février 2022 sur la Vigile 365, au coin de Berri et Sainte-Catherine à Montréal.
Bonjour à tous,
Ce matin, j’ai dû relever deux défis de taille : le temps et les gens désagréables.
En ce qui concerne le temps, j’ai la chance d’avoir une variété de vêtements d’hiver à essayer pour trouver le juste confort — ni trop chaud ni trop froid (croyez-le ou non, mais pendant les récentes températures glaciales, je transpirais en fait à cause de vêtements et de bottes trop chauds). Aujourd’hui, malgré une nouvelle paire de chaussettes d’hiver, j’ai néanmoins eu froid aux pieds car les bottes n’étaient pas adaptées aux basses températures. De plus, ma tête et mes mains ont souffert — ma tête, faute de capuchon (deux tuques étaient insuffisant) et mes mains, à cause du retrait fréquent des gants pour arranger les tuques et les cache-cols. J’apprends.
(Le froid mord aussi dans les prières récitées, car j’ai moins récité que d’habitude.)
En ce qui concerne les personnes désagréables, j’ai été surpris par le nombre de commentaires et gestes antipathiques qui m’ont été adressés — au moins cinq, dont deux après la fin de la vigile ! La moyenne quotidienne se situe entre zéro et un ou trois par semaine. Deux automobilistes m’ont fait le doigt d’honneur et un piéton m’a exprimé son mépris en passant à côté de moi, puis est revenu pour me dire d’autres mots désobligeants. Un commerçant du métro a fait des gestes désobligeants après la vigile et, enfin, un joggeur m’a critiqué sur le chemin du bureau après que je me fus arrêté pour aider une cycliste à remonter la chaîne déraillée de son vélo.
Chaque fois qu’il y a un nombre aussi élevé, je me dis que Satan essaie de me décourager.
Nous devons faire quelque chose de bien.
Rendez à Dieu toutes louanges et toute gloire !
JMJ Bri
Vigile 365 — discussions et témoignage sur l’avortement
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur de la Vigile 365 à Montréal — Photo (couleurs modifiées) : Beth Macdonald/Unsplash
Extrait du rapport de Brian Jenkins du vendredi 23 juillet 2021 sur la Vigile 365, au coin de Berri et Sainte-Catherine à Montréal :
Deux étudiantes étrangères chinoises. J’ai d’abord remarqué les deux dames qui gloussaient à haute voix de l’autre côté de la rue Berri. Sans trop y penser, j’ai été surpris de les voir couvrir les quelques mètres qui nous séparaient et s’approcher de moi. C’est alors qu’a commencé une conversation de quinze à vingt minutes. On m’a d’abord demandé ce que je faisais. J’ai essayé d’expliquer du mieux que j’ai pu la présence du centre d’avortement et mon opposition à celui-ci, mais les deux étudiantes n’ont pas compris le mot « avortement » jusqu’à ce que l’une d’elles sorte son traducteur. À leur grande surprise, j’ai expliqué combien la pratique de l’avortement était permissive au Canada.
La conversation s’est ensuite poursuivie sur des bases familières [d’argumentation pro-avortement], à savoir que les avortements devraient être autorisés en cas de viol ou dans les circonstances de pauvreté. Sur le premier point [en opposition], j’ai parlé du caractère sacré de la vie, mais cela n’a pas semblé gagner de points. J’ai attiré un peu de sympathie de leur part lorsque j’ai mentionné qu’un couple sur cinq au Canada est infertile — selon le Dr Ferrier. Pour le deuxième point, j’ai essayé de montrer ce qui est le plus important — la vie d’un enfant à naître ou le fait d’être suffisamment mature pour élever un enfant. Il y a eu une pause chez les deux dames. Je ne pouvais que prier pour que la distinction soit comprise.
De l’homme-sandwich à pieds à la publicité pro-vie à vélo.
En rentrant chez moi à vélo, je portais sur mon dos une pancarte représentant une jeune mère serrant tendrement un enfant en bas âge sur son sein, avec l’inscription « Choisissez la vie ». Arrêtée à un feu rouge à l’est de l’hôpital Notre-Dame sur la rue Sherbrooke, j’ai entendu un jeune homme crier pour attirer mon attention. Je me suis rangé sur le trottoir pour en savoir plus. Barbu avec un nez fort, vêtu d’une chemise d’hôpital vert pâle, il s’est excusé de m’interrompre et de prendre mon temps. Je l’ai mis à l’aise et il a commencé à raconter son histoire. À 27 ans, il y a neuf ans, sa petite amie de l’époque était devenue enceinte et avait exprimé le souhait d’avorter. Ne sachant pas trop de quoi il en retournait, il a accepté. Quelque temps plus tard, des sentiments de culpabilité sont apparus et ont persisté. Il a consulté un psychologue pour l’aider à gérer ces sentiments. Il a également rencontré un prêtre qui l’a aidé à trouver le réconfort dans le Dieu qui pardonne. Bien que baptisé catholique romain, il n’a jamais pratiqué la foi.
Par la suite, un incident s’est produit qui l’a marqué jusqu’à ce jour. Alors que ses sentiments persistaient, il retrouve des amis musiciens pour une séance de jamming au cours de laquelle il reçoit un message texte. Quittant ses camarades, il se dirige vers le couloir pour lire le message et, à sa grande surprise, il voit les mots « Agneau de Dieu ». Il a compris qu’il s’agissait d’un titre de Jésus-Christ et que le message était une façon pour Dieu de lui pardonner.
Bien qu’il ne soit pas totalement revenu à la foi, il se considère aujourd’hui comme un chrétien, une position bien différente de celle qu’il tenait y a quelques années.
Vigile 365 : Froid de canard !
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur de la Vigile 365 à Montréal — Photo : Craig Whitehead/Unsplash
Lundi 14 décembre 2020
Bonjour les amis,
Mardi béni en cette troisième semaine de l’Avent !
Un moment de pénitence lors de la Vigile de ce matin.
Un froid glacial, couplé d’un vent violent (difficile de maintenir les pancartes en place), et un lever de soleil aveuglant au bas de la rue Berri ont sans doute produit de nombreuses grâces pour ceux pour qui j’ai demandé l’intercession.
Sosio* me demanda un peu d’argent, mais le froid me découragea d’enlever mon gant pour lui donner des pièces. Mea culpa !
Sinon, les agents de la STM ont été plus miséricordieux que d’habitude car ils ne se sont pas présentés pour déloger la foule habituelle qui s’était rassemblée à l’intérieur de l’édicule du métro. (Je tenais la Vigile sur le côté est, car mon champ de vision aurait autrement gêné par les véhicules garés si je m’étais tenu sur le côté ouest de Berri).
À la suite de ces épreuves, j’ai repéré peut-être deux jeunes femmes passant par l’entrée en travaux du 1265, mais aucune des avorteuses.
Je vous souhaite à tous un jour bénit dans notre Seigneur Jésus et sa douce mère.
JMJ
B
P.S. Malgré les difficultés, Stanislas me rendit visite et m’apporta un peu de réconfort et, par la suite un étranger dont le nom m’échappe à l’instant.
*Noms modifiés ou retirés pour assurer la vie privée des gens mentionnés dans cet article, ou autres raisons. — A. H.
Les 40 Jours sont terminés, mais la Vigile 365 se poursuit
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur de la Vigile 365 à Montréal — Photo : AnyRgb
Vous connaissiez peut-être déjà la Vigile des 40 Jours pour la Vie, eh bien voici la Vigile 365 qui s’étend, comme son nom l’indique, sur toute l’année. Cette vigile est similaire à celle des 40 Jours en ce que nous prions et portons des pancartes demandant la protection des enfants à naître, manifestant paisiblement de façon stationnaire.
Traduction d’un message écrit le 27 juillet 2020 par M. Jenkins à un participant de la Vigile 365. — A. H.
Mardi 3 novembre 2020 — saint Hubert, saint Rupert Meyer et saint Martin de Pores
Bonjour Sosthène*,
Nous avons quelques saints exemples à imiter aujourd’hui.
Les 40 Jours sont terminés, mais la Vigile se poursuit.
Ce matin, je vis trois dames susceptibles de se rendre à la clinique du 1265 rue Berri. (La clinique Morgentaler au 1259 Berri reste curieusement inactive.) L’une d’entre elles m’a dit s’y rendre. Elle s’était arrêtée à proximité de l’endroit où je me tenais et semblait confuse, regardant son téléphone (un signe sur lequel je me fie souvent), je m’approchais donc, demandant si je pouvais l’aider. Elle m’indiqua qu’elle cherchait le 1265 Berri, je lui demandai alors si elle se rendait à la clinique Femina. Elle me répondit par l’affirmative, aussi lui demandai-je si elle allait s’y faire avorter, ce qu’elle dit ne pas être le cas. Et comme cet établissement offre des soins féminins en plus de l’avortement et que la femme était bien habillée, je la crus. Pourtant, je l’encourageai à ne pas s’y rendre.
Temps et température : j’étais mieux habillée aujourd’hui que la veille, où j’avais ressenti amèrement le froid pendant les quatre-vingt-dix minutes de la Vigile. Aujourd’hui, le froid et la neige ne m’affectèrent pas autant, bien que vers la fin de la Vigile de soixante minutes, je commençasse à me sentir mal à l’aise.
Note : La veille, Sernin* s’est fait voler son sac contenant ses effets personnels. Il était très angoissé. Tous ses biens étaient dedans. Je m’en voulais, car je lui avais proposé de le surveiller pendant qu’il mendierait dans le métro. Je laissai le sac sans surveillance pour rejoindre Soter* pour le petit déjeuner et quand je fus revenu vingt minutes plus tard, le méfait avait été commis. J’ai donc remplacé l’essentiel — sac de couchage, couverture en laine, et sac et ceinture, après être allé au magasin du surplus de l’armée.
Que Dieu te bénisse dans ton travail.
JMJ
B
*Noms modifiés ou retirés pour assurer la vie privée des gens mentionnés dans cet article, ou autres raisons. — A. H.
Vigile 365 — Témoignage
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur de la Vigile 365 à Montréal — Photo : pch.vector/Freepik
Lettre de Brian Jenkins à deux participants de la Vigile 365. — A. H.
Salut Rolende* et Rodlan*,
Je me sens assez joyeux de notre témoignage public de ce matin. Merci à vous deux.
La présence de Rodrigue*, puis de Rébecca* et de Richilde* a été un cadeau et une bénédiction et, comme vous l’avez mentionné Rolende*, la présence de deux autres femmes était plutôt éloquente, ajoutant un nouvel accord à notre harmonie.
Les deux femmes ont dit qu’elles reviendraient les mercredis et samedis, car leurs voyages de foi les amènent en ville. Dieu soit loué !
Nous avons remué les cœurs, comme en témoignent la dame aux plantes et la dame au vélo qui se sont ouvertement opposées à nous, bien qu’aucune des deux n’eût voulu s’arrêter pour parler davantage.
Soyez béni Rodlan* pour les paroles aimables que vous avez adressées à la dame aux plantes [en réponse à un geste obscène de ladite dame]. Vous lui avez avez montré, non seulement à elle mais à moi aussi, votre appréciation de la beauté.
Combien d’autres âmes, bien qu’anonymes, ont été touchées par notre témoignage public ?
Rébecca*, pour l’un d’entre eux, a engagé la conversation avec l’un des itinérants de la rue, et tous deux, je crois, ont été touchés par la touche unique et rédemptrice du Seigneur.
Les allées et venues des cliniques semblaient très peu prometteuses pour leurs affaires, bien que beaucoup de femmes y fussent entrées.
À demain, si Dieu le veut.
JMJ
*Noms modifiés pour assurer la vie privée des gens mentionnés dans cet article, ou autres raisons. — A. H.
Vigile 365 — Sur le chemin menant à l’avortoir
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur de la Vigile 365 à Montréal — Photo : Pxfuel
Le mardi 25 août 2020 – Une matinée touchante
Température humide et chaude. De temps à autre les couples qui viennent aux cliniques d’avortement arrivent avant l’heure d’ouverture et doivent attendre sur le trottoir avant de poursuivre leur rendez-vous. Ce fut le cas ce matin. J’aperçus un jeune couple, début vingtaine, arriver et attendre devant l’immeuble. Cependant au lieu de rester là, comme beaucoup le font, ils décidèrent de prendre une marche. Leur parcours les amena à mes côtés, me permettant de les interpeller. « Connaissez-vous quelqu’une qui est enceinte ? » leur demandai-je en offrant un dépliant indiquant des moyens d’aide. La dame répliqua en larme qu’elle l’était. Mon dépliant toujours en main ne fut pas accepté. L’homme plutôt stoïque, impassible, m’ignora et n’interrompit point sa marche, la dame le suivait. Ils allèrent s’asseoir à l’ombre de la chapelle.
À ce moment deux « anges » arrivèrent — deux jeunes demoiselles. Elles s’arrêtèrent et me félicitèrent pour ma présence par de jolis sourires. L’une d’elles remarqua la Médaille miraculeuse que je porte au cou et exprima son accord. Puis, je sollicitai leur prière pour le jeune couple, leur décrivant les circonstances. Elles acceptèrent et, après un Pater et un Ave, continuèrent leur route. Quant au couple, après un délai, il reprit son chemin qui se termina à la clinique Morgentaler ou les deux se séparèrent, elle rentrant et lui demeurant sur le trottoir. Que le Seigneur envoie ses saints anges pour ces jeunes gens, afin qu’ils viennent à comprendre la grandeur et le miracle de la vie, pour en venir à la protéger.
JMJ
B
Vigile 365 — Un revirement ?
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur de la Vigile 365 à Montréal — Photo : kues1/Freepik
On ne sait jamais ce qui va se passer sur le lieu de la vigile.
Tout d’abord, qui aurait pensé qu’en ce jour, je réciterais deux dizaines de chapelet avec deux missionnaires de la Charité ? Oui, après que Rioc* et Roch* m’aient tous deux quitté, je vois les sœurs s’approcher de moi et accepter mon invitation à prier une dizaine, puis une seconde.
J’étais seul à ce moment-là, car je continuais la vigile « avec » un jeune couple d’autochtones. Ceux-ci étaient arrivés vers 8 h 45 alors que Rioc*, Roch* et moi récitions un chapelet. J’ai abordé une jeune femme qui était venue payer le parcomètre [pour lui communiquer le message de la Vigile 365]. Elle m’a rebuté. Je suis retourné auprès de mes compagnons, mais cela ne dura que le temps d’une dizaine, car je me sentis obligé d’approcher le couple qui s’était garé devant la chapelle, du côté nord de la rue Sainte-Catherine, et qui se tenait à côté du taxi. Lors de cette deuxième rencontre, la femme se taisait, aussi me suis-je adressé à l’homme. En quelques mots, il me dit d’aller voir ailleurs s’il y était.
Néanmoins, je suis retourné à notre lieu de prière habituel et j’ai prié d’abord avec Rioc* et Roch*, puis avec Roch* seul, et enfin tout seul jusqu’à l’arrivée des sœurs. Pendant tout ce temps, le couple est resté assis à l’intérieur de leur taxi. Une heure. Deux heures. Enfin, trois heures plus tard, j’ai vu leur pick-up partir. Je suis resté une demi-heure de plus, pensant qu’ils pourraient revenir, mais heureusement, ils ne l’ont pas fait.
Un revirement ? Je ne sais si nous le saurons jamais de ce côté du ciel.
*Noms modifiés pour assurer la vie privée des gens mentionnés dans cet article, ou autres raisons. — A. H.
Vigile 356 — Prières et soucis
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur de la Vigile 365 à Montréal — Photo : Luke Porter/Unsplash
Traduction d’un message écrit le 27 juillet 2020 par M. Jenkins à une participante de la Vigile 365. — A. H.
Salut Restitute*,
J’espère que vous et vos proches vous portez bien.
Vous nous avez manqué ce matin. Bien qu’il plût pendant que je marchais vers le lieu de la vigile, la pluie nous épargna tout le temps que nous restâmes sur place. En arrivant, je fus content de voir Roger*, Rivanone* et Romuald* ; Raoul* est venu plus tard. Nous disions nos prières familières, le chapelet, le chemin de croix abrégé de Sœur Josefa. Roger* partit tôt car il devait s’occuper des dégâts causés par le vandalisme de sa voiture (saviez-vous que quelqu’un avait rayé la porte du conducteur en y écrivant par ce moyen le mot « Harcèlement » jeudi dernier ?). Les usines [avortoirs] étaient en activité et deux femmes ont été aperçues y entrant, pendant notre quart qui va de 7 h 30 à 9 h du matin.
Stericycle vient ramasser : vers 8 h 20, je remarquais qu’un gros camion de transport à large caisse s’était arrêté sur la rue Berri, côté ouest et en face de l’entrée des deux bâtiments. Le mot « Stericycle » était imprimé sur le côté ; cette entreprise est spécialisée dans l’élimination des déchets biologiques et vient périodiquement ici, sur la rue Berri. Après un court moment, le chauffeur sortit de sa cabine et se dirigea vers l’arrière du camion. Sous nos yeux. Il souleva alors la porte coulissante de la zone de stockage, exposant son contenu et ses récoltes à venir. Jerry et moi le regardâmes assembler une boîte (18 po x 18 po x 30 po) et y placer divers objets avant de sortir avec et son chariot, et de traverser la rue pour entrer dans le bâtiment abritant l’établissement Morgentaler. Parmi les objets placés à l’intérieur de la boîte, il y avait deux conteneurs vides de 5 gallons, leur couvercle, ce qui semblait être trois briques froides et un sac à ordures rouge. Il revint près de sept minutes plus tard avec les deux conteneurs placés sur la boîte scellée. Raoul* suggéra que les trois objets contenaient les bricks froides et des tissus fœtaux, car ceux-ci pour être vendus doivent être conservés au frais, le tout pour plus de gains. Quelle affaire sordide !
*Noms modifiés pour assurer la vie privée des gens mentionnés dans cet article, ou autres raisons. — A. H.
Vigile 365 ― témoigner à proximité des avortoirs
Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur de la Vigile 365 à Montréal — Photo : Vodox/Pixabay
Vous connaissiez peut-être déjà la vigile des 40 Jours pour la Vie, eh bien voici la Vigile 365 qui s’étend, comme son nom l’indique, sur toute l’année. Cette vigile est similaire à celle des 40 Jours en ce que nous prions et portons des pancartes demandant la protection des enfants à naître, manifestant paisiblement de façon stationnaire. ― A. H.
Lundi 25 mai 2020 - 4e jour de la neuvaine [à l’Esprit Saint, pour la Pentecôte] (le don du courage)
Le ciel menaçant est resté timide alors que les pluies annoncées ont duré une heure de vigile.
Roger* s’est joint à Ramiro* et à moi pour la vigile, un deuxième jour consécutif. Nos prières d’aujourd’hui ont été moins nombreuses que d’habitude car Roger* et Ramiro* ont beaucoup discuté des carmélites martyres de Compiègne, Roger* ayant vu le film et l’ayant téléchargé sur ordinateur et Ramiro* ayant lu le livre de Gertrud von Le Fort. Néanmoins, nous avons tous les trois pu chanter le Veni Creator Spiritus avant et un chapelet et les prières de la neuvaine après.
À l’approche de 9 heures, je me retirai de la compagnie des deux autres, apercevant au parcomètre un couple que je devinais, à juste titre, se rendre à la clinique. Lorsque j’eus traversé la rue, ils me tournèrent le dos en se dirigeant vers les cliniques. En arrivant, ils firent une longue pause. À un moment donné, ils se retournèrent et regardèrent dans ma direction pendant un bref instant, mais sans la réaction que j’avais espérée — ils partirent. Il y a eu ensuite une longue accolade puis ils entrèrent tous deux dans le bâtiment de la clinique Femina. Je m’agenouillai pour prier et je fus béni de ce que le jeune homme ressortit, surtout lorsqu’il se mit à marcher dans ma direction. Il ne me vit pas, ou ne voulait pas me voir, alors qu’il tournait au coin de la rue et se dirigeait vers sa voiture garée à la deuxième place du coin, et il y entra, sans jamais regarder dans ma direction. Ce n’est qu’une fois assis dans la voiture que nous établîmes un contact visuel. J’agitais la pancarte et les tracts à son attention, mais il secoua la tête en signe de refus. J’ai détecté un petit sourire. Un cœur transformé en pierre ?
Une petite consolation, c’est que Raoul*, le mendiant, a été témoin de l’échange muet et semblait vraiment intéressé par ce qui se passait, me demandant où se trouvaient les cliniques.
Les cliniques : Il était difficile d’évaluer la circulation à l’intérieur des deux centres d’avortement aujourd’hui, car il y avait beaucoup d’obstacles — la circulation et deux gros véhicules garés devant nous empêchaient de voir.
*Noms modifiés pour assurer la vie privée des gens mentionnés dans cet article, ou autres raisons. — A. H.