Chroniques des 40 Jours pour la Vie du carême 2020 — Jour 37

Rapport de Brian Jenkins, vice-président de Campagne Québec-Vie et organisateur de la vigile des 40 Jours pour la Vie à Montréal — Photo : Pixabay/Pexels

Chers amis,

Je suis arrivé sur le lieu de la vigile préparé pour la pluie, vêtu d’un pantalon jaune et d’un imperméable, mais en arrivant j’ai trouvé un ciel nuageux partiellement entrebâillé sur du bleu. Je me sentais bizarre par rapport aux autres personnes qui étaient habillées de façon plus saisonnière ! Pourtant, peu après mon arrivée, le ciel s’est couvert et, à midi, la pluie a commencé à tomber et s’est rapidement transformée en une pluie régulière qui a duré jusqu’à la fermeture. Je suis vraiment satisfait de mon choix vestimentaire.

Deux incidents m’ont fait verser des larmes ce jour-là.

Contrairement aux deux jours précédents, je n’ai eu aucune difficulté à évaluer les allées et venues des personnes entrant et sortant des deux bâtiments abritant les centres d’avortement. Ce jour-là, j’ai estimé entre 25 et 30 clientes. Pendant l’afflux du matin, de 8 h à 10 h, pour la plupart des rendez-vous programmés, et que je me tenais à plus de 50 mètres, je me suis tourné vers la statue de la Sainte Mère qui surplombe la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes et j’ai lancé un appel à l’aide. Je me suis subordonné à sa volonté quant à la meilleure façon de prendre soin de ces femmes et de leurs enfants à naître. Je me suis senti tout petit.

J’ai pleuré une seconde fois au milieu de l’après-midi. Ramirus** est un mendiant local qui demande de l’argent devant les tourniquets du métro et qui sort de temps en temps pour fumer sur le lieu de la vigile. Nous nous sommes liés d’amitié depuis la vigile de l’automne 2019. Aujourd’hui, il se sentait heureux d’avoir atteint son quota assez tôt dans la journée. Dans sa joie, il a proposé d’acheter mon café du matin pour le lendemain parce qu’il est reconnaissant de la gentillesse que je lui témoigne. Ce témoignage de gratitude inattendu m’a profondément touché.

COVID —19, mise à jour : Le village de tentes-pavillons continue d’accueillir et de servir les nécessiteux. À deux reprises, les véhicules de la SPVM étaient manifestement près du lieu de la vigile, une fois lorsque j’étais seul et la seconde fois lorsque je récitais le chapelet avec un volontaire priant alors que nous déambulions le long de la promenade. Contrairement aux jours précédents, aucun avertissement n’a été donné. Un ami écrit que des amendes de 1 000 $ et plus seront désormais imposées [pour le non-respect de l’éloignement asocial].

Couverture horaire : vigile extérieure de douze heures complètes.

Participants (visites : 9 aujourd’hui, pour un total de 414 depuis le début de la veillée) : Rainier*, Ramirus**, Raoul*, Raphaël*, Rastislav*, Raymond* (deux fois), Réal*, un Érythréen.

JMJ

B

La vigile extérieure se poursuit, un jour à la fois, jusqu’au dimanche 5 avril 2020, tous les jours de 7 h à 19 h, à l’angle des rues Sainte-Catherine Est et Berri, devant l’édifice de la station de métro Berri-UQAM.


*Noms modifiés pour assurer la vie privée des gens mentionnés dans cet article, ou autres raisons. — A. H.


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